Road Trip Normand

dit "des Amants"

Château Gaillard et ses environs :

du vendredi 7 juin au lundi 10 juin

Après notre retour du Road Trip din ch'Nord, nous étions impatients de renouveler l'expérience rapidement pour une autre destination avant le grand départ pour la Norvège. Quelle chance ! Un deuxième week-end prolongé arrive avec le lundi de Pentecôte. Par contre, il nous faut partir à moins de 2h de route de chez nous car il n'y a que 3 jours cette fois-ci....

Didier propose la Normandie et la région des Andelys avec le magnifique Château Gaillard, que nous avons déjà shooté à 2 reprises. La prévision météo n'est pas des plus clémentes, mais tant pis, en Norvège les conditions météorologiques ne seront peut-être guère plus agréables. Donc, il nous faut nous habituer !

Ce  Road Trip, le deuxième en mode test avant la Norvège, nous a appris deux choses importantes. La première : ne pas se fier au GPS pour trouver les spots signalés par l'application Park4Night. On en a malheureusement fait la désagréable expérience le vendredi soir sous les bourrasques de vent. Par chance, le 4x4 et le chauffeur sont tous les 2 au top. Le co-pilote (moi dans le cas présent) l'était beaucoup moins ! Plus de peur que de mal, nous sommes sortis des chemins "craignosses" et avons pu trouver un endroit pour dormir sain et sauf. La deuxième : éviter les randos classées difficiles. Ou multiplier les temps donnés par 2, voire 3 ! Nous avons été plutôt courageux mais en avons bien bavé. Et la Norvège nous en propose deux ou trois bien plus costaudes que celles-ci... 

Sans plus attendre et surtout pour comprendre pourquoi "Le Road Trip des Amants", voici en textes et en images, les 3 jours et 3 nuits passés dans la région Normande :

Vendredi 7 Juin :

Le départ

" Les Amants sous la tourmente "

La journée s'annonçait plutôt mal : 17h35, je prends la route pour rejoindre notre camping-car de pauvres sous un véritable déluge. J'arrive cette fois-ci avec 5 petites minutes de retard mais la pluie a enfin cessé. Au vu des gros nuages gris qui s'amoncellent au-dessus de Blancfossé, j'imagine que l'accalmie sera de courte durée. Vite ! Pas envie de charger le Duster sous la pluie... 18h30 : nous quittons enfin la maison, direction "Les Andelys". Arrivée prévue dans 2h. Ça roule. Le ciel est toujours très menaçant et les bourrasques de vent sont bien présentes également. Première déviation à 5km du départ, ça continue ! Pas grave, on rattrape par Crèvecoeur. Alors qu'un magnifique arc-en-ciel nous tourne le dos, le GPS décide de s'y mettre aussi : en mode "plus court" il nous embarque dans des chemins non pavés mais surtout inexistants ! Stop ! On se pause et on change de mode. On passe en "économique" qui non seulement nous ramène sur une vraie route mais nous fait également gagner 15mn. Enfin du positif ! Il était temps... Le reste de la route se déroule sans anicroche, jusqu'à la 1ère arrivée prévue. En effet, pour pouvoir trouver des spots sympas, nous avons téléchargé l'application park4night. Et le gentil GPS du Duster nous trouve une arrivée bel et bien dans une impasse mais sans le spot prévu ! Grrr... Retour de la guigne. Tant pis, je tape les coordonnées via l'application qui me donne un autre itinéraire quelques kms plus loin. On aurait dû se méfier déjà. Et me voici embarquant mon Did dans une ruelle dite Bizet qui nous mènera tout droit dans un chemin longeant bien l'eau mais pratiquement impraticable !!! Chemin de terre jonché de branches d'arbre (il me faudra sortir du véhicule à maintes reprises pour débarrasser l'accès ), se rétrécissant à vue d'oeil et parfois bien humide. Je ne cherchais pourtant pas à tester les capacités 4x4 du Duster, mais ça y ressemblait pourtant. Did commence à paniquer : on ne pourra jamais faire demi-tour si ça devient trop compliqué. Bah, alors, on continue... pour finir enfin sur le fameux spot accessible bien plus facilement par l'autre accès. Mdr ! Mais pas lol quand on décide de ne pas s'y arrêter car beaucoup trop d'arbres pour beaucoup trop de vent. Tout ça pour rien ! On reprend une route normale, au grand soulagement de Did qui reste toutefois méfiant dorénavant sur mes indications pour le second spot. Mais cette fois, je ne me ferai pas avoir : double GPS, celui de la voiture et celui de l'application. Cette fois-ci, pas de misères pour y accéder. Mais à nouveau, les branches au sol et le vent qui continue de souffler ne nous encouragent pas à établir notre campement pour la nuit. Pas grave, il nous reste 2 options à Poses (si le nom n'est pas un bon présage déjà...) : le long d'un chemin de halage ou sur une aire de camping-car dans une base de loisirs. Le chemin de halage est plutôt sympa juste derrière un camping, donc pas trop isolé (on pense aussi à notre sécurité) mais on tente l'aire même s'il faut payer 7€ car le vent souffle toujours et on a un peu peur de se prendre une branche, voire un arbre sur la tente en dormant. Il est un peu plus de 22h quand on se retrouve enfin à l'entrée de la base de loisirs....fermée ! Quand je disais au début que la journée s'annonçait plutôt mal. Retour au chemin de halage, trop envie de se poser quelque part à Poses. En plus le camping juste derrière porte un nom charmant, propice à une nuit agréable : "Le Camping des deux Amants". 22h30, on arrête enfin la voiture. Ce sera dîner frugal, car plus envie de cuisiner à cette heure : quelques radis en guise d'entrée, un sandwich rillettes/cornichons, un autre au Comté et une petite compote en dessert. Le ventre plein et la voiture presque stabilisée nous pouvons nous endormir à l'abri du vent, vu que la tente peut résister à des bourrasques de 120km/h et ce soir elles ne devraient pas dépasser les 60 !

Samedi 8 Juin :

Poses

" La Rando des 2 Amants" 

La journée s'annonçait plutôt mal (2). Après une nuit vraiment tranquille malgré les bourrasques qui ont soufflé cette nuit sur la tente sans même la faire bouger d'un iota, on aurait pu croire que la journée serait plus cool que celle d'hier. Mais c'est sans compter sur la fameuse poisse de Lili ! Jusqu'au petit-déjeuner rien à signaler. On aurait quand même dû se méfier : les autochtones ne sont vraiment pas hospitaliers ou conviviaux par ici. À chaque bonjour aux pêcheurs, aux joggeurs et aux promeneurs, un vent ! Peut-être des restes d'hier, remarque... et bien la faune locale n'est pas plus accueillante : alors que je me brossais tranquillement les dents, un drôle de zoziau anonyme (même pas eu le temps de l'identifier) me lâche son bronze du matin direct sur la main. À deux doigts de ma bouche, beurk ! On remballe et on se casse de ce lieu vraiment inhospitalier... pour se garer quelques kms plus loin pour le départ de notre rando du jour.

Après le camping des 2 amants, quoi de plus logique que la rando des 2 amants. Nous traversons la Seine au niveau de l'écluse et débutons notre ascension. Les chemins sont très étroits, en bordure de falaise et ne font que monter et descendre. On est à fond dans l'entraînement pour la Norvège avec un dénivelé total annoncé à 300m. Visorando nous la décrivait comme difficile. On confirme : dans les ascensions, on perd notre souffle et on transpire comme des boeufs. Dans les descentes, on morfle moi au niveau des genoux, Did au niveau des mollets. En arrivant au sommet le plus élevé nous amenant jusqu'au Château de Cantelou, nous découvrons la légende des 2 amants. Et bien moi je dis que le gars, il fallait qu'il ait sacrément envie de pécho pour se taper cette fameuse ascension en portant sa dulcinée. D'ailleurs, Did aurait pu l'imiter. Bon, la fin reste un peu tragique, puisque l'amant face à l'effort meurt avant l'arrivée (mais surtout avant de pécho le con !!!) et du coup la dulcinée périt à son tour de désespoir. (Pour ceux qui désirent se cultiver un peu plus et pour tout connaître de cette fameuse légende, cliquer ici). Dans notre cas, et au poids du fardeau, Did aurait clamsé au bout de 500m d'ascension et moi je me serai empressée de récupérer les clés du Duster pour partir en Norvège seule mais y trouver un beau viking blond pour le remplacer !!!

Blague à part, la ballade bien que difficile fut vraiment agréable : 7,6 kms pour tester notre résistance. Nous avons vaincu ! Nous avons même terminé par l'observation des poissons qui remontaient dans les passes au Seinoscope. Où là aussi, on en a eu pour notre argent : 1€ et pas de poiscailles. La faune locale !!! Toujours une dent contre nous... Épuisés par notre rando, minés par cette tragique légende et dépités de l'accueil des bestioles du coin, nous décidons de nous accorder cette fois une "Poses" détente au Camping de l'Île des Trois Rois aux Andelys avec vue sur le magnifique château Gaillard et ses ruines.

On paye notre nuit, mais on s'en fout, on a la piscine pour nous tout seuls. Alors, c'est qui les rois ce soir ? Did et Lili, légèrement sur les rotules, mais sirotant leur Ti-Punch sous le soleil avant de sombrer pas mortellement mais de fatigue dans les bras de Morphée... (petite aparté pour Did, Morphée n'est pas une jeune vacancière allemande, mais le Dieu des Rêves, comment il a trop cru à un plan à 3 celui-ci !)

Dimanche 9 Juin :

Les Andelys

" Le Vertige de l'Amour "

Cette fois-ci, la journée s'annonçait plutôt bien. Jusqu'à ce que je laisse Did décider de la rando du jour. Une ballade de presque 11kms, soit-disant magnifique le long des falaises avec des points de vue ahurissants et des passages par les sous-bois. Comme elle n'avait pas de nom, au début, j'ai décidé de la baptiser la rando "du Vertige de l'Amour" (pour continuer sur notre lancée des 2 amants...). Et dès les premiers mètres, l'ascension est fulgurante. Quand je disais qu'hier notre rando était mortelle, elle n'était que du pipi de chat par rapport à celle d'aujourd'hui. Les montées sont juste vertigineuses et les descentes périlleuses. Ici, le vide, tu le sens bien. Très bon entraînement pour la Norvège ! Le pauvre Did me fait même une simili crise d'angoisse au 1er sommet. Il tremble comme une feuille, alors qu'étrangement moi, je gère ! À n'y rien comprendre quand on se souvient de l'état dans lequel je me trouvais au Québec pour traverser un malheureux pont... On est même obligé de s'asseoir, déjà pour reprendre notre souffle mais aussi pour que Did puisse reprendre ses esprits et calmer son stress grandissant à mesure que l'on prend de l'altitude et que l'on longe le bord de la falaise. Alors qu'on récupère tranquillement, des chasseurs de papillons s'amusent à nous effrayer en descendant le long de la falaise abrupte.

C'en est trop pour moi, c'est eux qui me filent le vertige ! On repart à peine remis mais si on attend trop longtemps, je ne suis pas sure que l'on puisse poursuivre la promenade. Et là, et bien, il n'y a pas d'autres mots pour exprimer ce que l'on ressent : on en chie !!! Et puis les points de vue sont effectivement magnifiques mais le vertige nous empêche de les apprécier pleinement. Nous amorçons enfin la descente (juste pour un moment, car c'est pire que les montagnes russes cette fichue rando) qui nous éloigne des bords de falaise pour nous entraîner dans les sous-bois quand soudain un bruit nous affole : une tronçonneuse ! Mais qui vient couper du bois ici, faut être cinglé ? Ou alors, c'est un psychopathe qui veut faire un remake de massacre à la tronçonneuse... non, je suis trop jeune pour mourir dans des conditions atroces (bon, je crois qu'à ce moment, mon cerveau n'était plus assez oxygéné par l'effort physique intense que je devais fournir aussi bien en montée qu'en descente, et que du coup, je commençais sérieusement à avoir des hallucinations). Mais plus le bruit se rapproche et plus je doute du son d'un moteur d'outils de torture : je pencherais plutôt pour des motos ! "Tu es folle", me balance Did. Et bien non, par contre, les 2 types qui arrivaient effectivement en face de nous en moto d'enduro, oui ! On discute un peu avec le 2ème type qui lui n'a aucune inquiétude du vide sur sa moto, il gère !

Nous ne sommes même pas à la moitié de notre parcours que nos réserves de fruits secs sont épuisés et nos deux gourdes presque vides. Il est 14h30, nous n'avons parcouru que 4,5km en 3h30 !!! Je vous passe la moyenne, désespérante. On aura jamais été aussi lents. Et puis on tape sur nos réserves, qui même si elles paraissent suffisantes, crient au ravitaillement ! Pause sandwichs devant le château de Thuit. Le plus dur, c'est de se relever et surtout de la finir cette fichue rando. Plus de la moitié à poursuivre à travers bois. L'avantage, c'est que c'est plutôt frais dans les sous-bois. Et vu qu'on coule à grosses gouttes, on apprécie pleinement cette fraîcheur naturelle. Plus que 2kms avant l'arrivée. Ouf ! Je suis vraiment au bout de ma vie. Mais les épreuves continuent : en arrivant à Noyers, le GPX de Visorando nous fait prendre un chemin style tour de ville. Et bien, il faut croire que les autres randonneurs avaient du faire demi-tour depuis bien longtemps ou prendre un autre chemin plus court, car plus de sentier ! Tout n'est qu'enchevêtrement de ronces et d'orties. (Pensez à s'équiper d'une machette pour la Norvège !). Le calvaire ne dure que quelques centaines de mètres mais je pense tout de même écrire à la mairie de Noyers pour leur demander de nettoyer un peu leur tour de ville. Nouveau point de vue assez remarquable sur la Vallée avant de terminer par une dernière descente éprouvante pour nos jambes déjà bien endolories. Enfin Les Andelys, enfin le parking et enfin le duster. 6h de rando pour même pas 12kms. Pour finir, j'ai rebaptisé cette rando "la tue l'Amour". Heureusement qu'on n'est pas marié parce qu'avec un coup comme ça, je demandais direct le divorce ...

Spot du soir à Pressagny l'Orgueilleux

Lundi 10 Juin :

Pressagny l'Orgueilleux

" Le Paradis des Amants "

Petit retour en arrière sur notre soirée d'hier. Une fois installés sur notre spot le long de la Seine à Pressagny l'Orgueilleux, nous fonçons nous décrasser ou plutôt nous "désueurer". On a bien mouillé le maillot et ça se sent pour l'entourage. Une fois propres, un remontant s'impose : Ti-Punch, saucissons et melon pour l'apéro. Bah quoi, c'est pas avec nos deux gourdes de pommes sans sucre que l'on va reprendre du poil de la bête! Comme nous ne sommes pas les seuls à profiter du spot, les conversations s'entament, les échanges se font naturellement avec un camping-cariste, un "vaniste" (intéressant aussi pour nous l'option van aménagé dans quelques années quand nous ne pourrons plus grimper à l'échelle), des vacanciers en gîte et des riverains. Did a eu raison de faire imprimer des cartes de visite, nouvelle distribution, peut-être de nouveaux followers. À 23h, épuisés par notre fichue rando, nous grimpons nous effondrer dans la tente. C'est alors que commence un concert nocturne : la Chorale des Grenouilles Normandes avec leur soprano Ulula la Chouette, avec en musique de fond le clapotis des gouttelettes de pluie sur le toit. Quoi de plus naturel qu'une berceuse improvisée pour s'endormir rapidement ?

À mon réveil et comme tous les matins, le petit déjeuner est prêt et servi. Pour finir, pas sure d'avoir le même service avec mon viking norvégien, je vais le garder mon Didounet. Étonnamment, aucune courbature à l'horizon, ni brûlure dans le genou après la terrible épreuve des falaises de la veille. Chouette ! Avant de rentrer et mettre un terme à ce nouveau week-end test pré road-trip en Norvège, on repart pour une mini randonnée (3,5kms seulement !) que j'ai également baptisé la Rando "Le Paradis des Amoureux". Nous longeons la Seine dans un coin de verdure naturel, où saules pleureurs et nénuphars nous ramènent au temps des impressionnistes. Nous sommes également tristes de savoir que très bientôt cette berge si agréable et surtout si naturelle sera détruite et bitumée pour la construction du Vélo Seine. Quel dommage de ne pouvoir partager sans devoir tout détruire ! Nous comprenons mieux le désarroi de cette riveraine croisée la veille. Espérons que ce projet tombe à l'eau ! Et que les cyclistes puissent se voir aménager une piste sans empiéter sur les chemins des promeneurs et des pêcheurs. Je suis pour la paix des ménages (et surtout, j'ai des cyclistes dans la famille et les amis). Un dernier au revoir à Gédéon, et nous reprenons mélancoliquement le chemin du retour. Allez, courage, dans 4 week-ends, c'est le grand départ.

Découvrir nos autres minis road trips :

Retour à notre page d'accueil

Derniers commentaires

Partagez cette page