7 Août

Rörbäck/Västerbån

8062 km

Que la route du retour est longue et ennuyeuse ! Et bien pas du tout... il est vrai que la simili autoroute suédoise ressemble à s'y méprendre à la même simili autoroute finlandaise, à la différence près que parfois, mais juste parfois, on peut se permettre des pointes à 110km/h. Pour le reste, long ruban gris, bandes pointillées centrales jaunes et bordures de pins. Par contre, une chose a disparu : les rennes ! Terminé, plus le moindre bois à l'horizon. Quelques panneaux nous mettent en garde contre les possibles traversées d'élans et de motoneiges (oui, oui, je ne plaisante pas) mais rien de rien. La Norvège est bien loin derrière nous. Donc, on aurait pu croire que l'ennui allait s'installer, sauf qu'ici en Suède, lorsqu'une pause s'impose, il faut quitter la route principale pour s'engager sur des routes qui n'en sont plus vraiment (essentiellement des chemins de terre ou gravillonnés, heureusement qu'on a un 4x4) pour découvrir des endroits incroyables. La 1ère pause pour besoin physiologique nous a emmené sur une aire de stationnement au bout de 2km sur un sentier accidenté avec un sauna public installé en direct sur la plage. Pour l'utiliser, il faut juste déposer l'équivalent de 5€ dans une boîte aux lettres. Aucun contrôle ici, comme en Norvège, juste de la confiance et du respect...

La 2ème pause pour satisfaire un appel de l'estomac, nous dépose à l'identique ou presque pour le chemin très accidenté aux abords d'une plage de sable, agrémentée de quelques rochers et entourée de pins pour nous abriter du vent. Un vrai paradis, surtout avec ses 16°, son ciel bleu et son soleil radieux. Après le pique-nique, nous n'avons pu résisté à l'appel des vaguelettes. Température de l'eau à l'identique à celle de l'air, mais une fois dedans, un vrai bonheur. Une pause détente non prévue mais tellement appréciée. On serait bien resté là pour la nuit, mais il n'est que 15h à peine et nous n'avons parcouru que 200km sur les 500 prévus. Tant pis, nous abandonnons notre plage paradisiaque pour trouver un autre endroit de rêve plus loin pour passer la nuit. Quelle stupide erreur ! La météo change brutalement et avant d'arriver sur notre spot, des nuages gris s'amoncellent et un torrent de pluie s'abat sur le pare-brise. Euh ! On continue de rouler, tant pis pour le spot, on en trouvera bien un autre plus loin, là-bas où il me semble voir une accalmie et surtout moins de nuages menaçants.

C'était sans compter sur un autre de mes ennemis : pont immense en approche ! Trop dur pour moi, je panique, je m'effraie, je rage contre Did qui m'assure qu'il y a un parking juste avant la traversée et que l'on pourra changer de pilote. Mais les immenses bras métalliques se rapprochent de plus en plus et je les imagine prêts à m'attraper pour m'entraîner dans la bouche du monstre surplombant d'une hauteur incroyable le lac en contrebas. Bientôt la tête va me tourner et je sens que je vais m'encastrer dans les barrières de sécurité. Pour essayer de focaliser ma peur panique du vide et le vertige qu'il entraîne, je râle, je peste contre ce pauvre Did... Ouf ! Le parking était bien avant, mais ma panique a déjà pris le dessus. Pour me calmer, Did me propose de filmer la traversée, ce qui va effectivement me changer les idées et surtout me les remettre en place... Tout ça pour un soit-disant "malheureux" pont, dixit mon sauveur qui a repris le volant. On ne contrôle pas toujours ses angoisses ! J'ai déjà bien progressé pour les tunnels. Du coup, il terminera la route jusqu'au prochain point de bivouac, qui sera certes moins paradisiaque que le précédent mais aura au moins l'avantage de nous laisser dîner tranquillement le temps d'une petite accalmie climatologique, car logiquement, cette nuit, c'est risque orage niveau 1 ! C'est qui qui va encore flipper cette nuit ?

Commentaires

sophie LOPEZ

11.06.2021 09:53

je compatis ! on change aussi de conducteur quand on passe ce pont ! et si par malheur on n'a pas pu changer, je me mets sur la file de gauche

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